Chère Mme Portron,

Je voulais t'amener ce petit poème chanté, mais je ne peux pas te voir pour l'instant.
Quand je pourrai sortir de chez moi un jour, je t'enverrai toutes ces lettres. J'espère que t'auras quelqu'un à côté pour te les lire de sa voix douce.
J'espère que tu es avec ton cousin à Strasbourg, la seulle personne de la famille qui te rend visite. Tu m'as dit que ta famille te manquait et que personne d'autre, même quelqu'un avec énormément de gentillesse, ne pouvait la remplacer.
J'espère que tu ne te sentiras pas trop isolée, mais je sais que tu te sens déjà comme ça depuis longtemps. Tu aimais quand je t'ai chanté des chansons, mais je vous ai quittés, toi et Paris, pour aller à l'aventure. C'était triste de ne plus pouvoir te voir, mais honnêtement, la culpabilité était plus lourde que mon amour pour toi, et mon désir était plus grand que ma culpabilité vis-à-vis de toi. Je t'aime, mais c'est comme ça.
Je pense à toi et à nous en vivant ce moment où on s'enferme chacun chez soi pour que l'autre ne meurt pas.
Je ne veux pas que tu meures.

Je ne veux pas que tu meures dans la solitude. J'espère que les escaliers devant chez toi s'adouciront , pour que tu puissent finalement sortir de là et sentir l'air doux sur tes joues.
Bisous et câlins 

Le 18 mars 2020